MARS 1935 Les mouvements de grève au Chantier de Saint-Nazaire retardent l'achèvement des travaux du navire. La date des premiers essais en mer est repoussée d'une quinzaine de jours. La livraison prévue au 20 Avril ne pourra être maintenue. | | | | | Au premier plan : le remorqueur HOËDIC - Photo ACME PICTURES - Paris | | | | | Photo TRAMPUS - Paris | Carte photo anonyme | | Le 18 Mars, remorqué par le Hoëdic Normandie quitte le quai d'armement pour la cale sèche où les hélices seront installées. | Le 18 Mars, Normandie quitte son quai d'armement pour la cale sèche où il sera nettoyé et recevra une nouvelle peinture qui effacera les souillures des eaux stagnantes du quai où il séjourna pendant vingt-neuf mois. Encore incapable de se mouvoir par lui-même, son premier jeu d'hélices y sera également monté. De puissants remorqueurs le guident vers la forme Joubert. Au premier plan, le Hoëdic. Appartenant à la Compagnie Nazairienne de Remorquage et de Sauvetage ce remorqueur de haute mer, construit en 1931 aux Chantiers Navals Cochrane & Sons Ld. de Selby (Angleterre), développe une puissance de 1.000 cv. | | | | 20 Mars : lavage d'une hélice à 3 pales avant installation Photo TRAMPUS - Paris | Une hélice de tribord prête à être hissée sur son arbre | Hélice de babord montée, prête à fonctionner | | | | | | Les quatre hélices à 3 pales sont installées | Vues des premiers ailerons entourant les arbres d'hélices | LES ARBRES PORTE-HELICE | | Les 160.000 CV que représente la puissance de l'appareil moteur de Normandie sont transmis aux hélices par quatre arbres porte-hélice de 18 mètres de longueur, 60 centimètres de diamètre, et chemisés en bronze sur une longueur de 12,40 mètres. Pesant chacun 30,50 tonnes, ils nécessiteront l'emploi de lingots de 65 tonnes. Ils seront fabriqués par la Société des Etablissements Marrel Frères et les Ets. Schneider de Paris. | La Société des Etablissements Marrel Frères, qui a livré trois sur quatre de ces arbres, est particulièrement qualifiée pour exécuter, dans ses usines de Rive-de-Gier, des pièces aussi importantes et aussi délicates. Fournisseur des plus gros éléments de canons de la marine militaire, elle dispose notamment d'un four de 100 tonnes, de presses à gabarier et à forger de 6.000 tonnes, d'un marteau-pillon de 100 tonnes et d'un laminoir de 14.000 CV. Elle est en outre spécialisée dans la fabrication des plaques de blindage qui entrent dans la construction des navires de ligne de l'époque. | Un arbre d'hélice de Normandie. A gauche (en haut de la flèche) : un arbre d'hélice "classique" Photo Shipbuilder and Marine Engine-Builder - Juin 1935 | | |
LES ESSAIS EN MER Le Samedi 4 Mai 1935, c'est l'effervescence sur le quai d'armement. On s'active aux derniers préparatifs de départ. C'est le Dimanche 5 Mai 1935, à marée haute en fin d'après-midi, que Normandie quittera définitivement Saint-Nazaire par le chenal spécialement creusé pour lui et tout juste terminé depuis le 31 Mars. La foule est venue en masse. Des nazairiens bien sûr, mais aussi des visiteurs venus de la France entière. Ils sont plusieurs dizaines de milliers à assister à l'évènement maritime de l'année. Les Commandants Pugnet et Thoreux sont à la manoeuvre. De puissants remorqueurs vont tirer lentement le nouveau géant d'acier vers l'océan. | | 4 Mai 1935 - Derniers préparatifs au quai d'armement avant le départ pour les essais en mer. Au premier plan le paquebot"Ville d'Alger" en construction | | | | | | L'Illustration - 1er Juin 1935 | | | | | "Miroir du Monde" - N°271 du 11 Mai 1935 | | | "Départ de la Normandie - Le Paquebot sort de la Grande Ecluse pour entrer dans la Loire" Carte postale TITO - Bloc Frères. Réf. sur le site : TITOG E-1-1-1PSB | Extrait de l'article du Miroir du Monde N°271 du 11 Mai 1935 | A 17 heures, sous grand pavois Normandie prend la mer sous une pluie battante. Il est escorté par deux torpilleurs de la Marine militaire : l'Adroit et le Foudroyant. Le navire va pouvoir enfin évoluer librement. | | | Le Torpilleur Adroit | Le Torpilleur Foudroyant | Contrairement aux pratiques habituelles des Chantiers Navals de Penhoët et de la Compagnie Générale Transatlantique, les essais à la mer sont prévus sur une période très courte de moins d'une semaine et se dérouleront jusqu'au Samedi 11 Mai. Les équipes dirigeantes sont confiantes quant aux résultats de ces essais. Par ailleurs, les retards dûs aux divers conflits se sont accumulés, il faut donc écourter au maximum les délais superflus. | |